
gastronomie Sawa: une bonne pêche aux titiris (Mund'ja muto)
- Marie Yvonne Ticky Dipocko
- 28 mars 2024
- 3 min de lecture
Titiri: qu’est-ce que c’est ?

« En créole, le nom «Titiri» désigne l’alevin, étape de vie à la jonction des eaux douces et salées, espèce emblématique des embouchures de rivières et des littoraux humides. Il est symbole d’abondance, de croissance et d’espérance.
Nature du titiri
TITIRI est poissons des îles Antilles, qu’on peut manger par centaine sur le bout de la fourchette : ils ne sont guere plus gros qu’une grosse épingle & plus petits de moitié. C’est ordinairement pendant la saison des pluies aux environs des pleines lunes, qu’on le trouve en si grande abondance à l’embouchure des petites rivieres peu profondes dont l’eau coule dans la mer, qu’il s’en fait une prodigieuse consommation dans tout le pays.

Cette espece n’est point particuliere ; c’est un mélange de plusieurs sortes de petits poissons de mer nouvellement éclos, qui cherchent un asyle dans les ruisseaux où les gros ne peuvent entrer ni les poursuivre. On peut bien penser que ce poisson ne se prend pas à l’hameçon. La maniere de le pêcher est d’étendre au fond de l’eau une grande nappe ou un drap blanc chargé de quelques pierres pour l’assujettir. Le titiri, attiré par la blancheur, se rassemble par milliers, le drap en étant tout couvert, on l’enleve par les quatre coins, on recommence cet exercice jusqu’à ce qu’on en ait rempli plusieurs petits baquets pleins d’eau qu’on a fait apporter exprès. Le titiri étant très-délicat, ne peut se garder long-tems. Il faut le manger tout-de-suite : la maniere de le préparer, est de commencer par le bien laver dans plusieurs eaux pour en séparer le sable dont il est toujours couvert ; on le fait cuire ensuite dans de l’eau avec du sel des fines herbes, y ajoutant du beurre, si on se contente de le manger de cette façon. Autrement, après l’avoir retiré avec une écumoire, on le laisse s’égoutter, on y fait une fausse liée : on peut encore le faire frire, en le saupoudrant de farine, ou bien en former des beignets, au moyen d’une pâte claire dont on rehausse le goût avec du jus de bigarade ou de citron.
Ingrédients

-1,5 kg de muandj'a moto (titiris)
-3 tomates fraîches
-1 oignon
-1 piment
-1 gousse d'ail
-4 pèbè (muscade africaine)
-1 morceau d'essesse
-10 grains de njansan
-Quelques feuilles de kotimandjo (basilic indigène aux petites feuilles)
-50 ml d'huile végétale
-Poivre
-sel
-plantin
Préparation

• Mixez ensemble les oignons, la gousse d'ail, les tomates épépinées, le poivre et le piment.
• Versez les condiments dans le bol contenant les titiris. Mélangez bien. Salez.
• Faites revenir le njansan et le pèbè écrasé dans de l'huile Mayor préalablement chauffée , puis versez les titiris assaisonnés et jetez y les feuilles de basilic.
• Couvrez et laissez cuire pendant 30 min à feu moyen. Le Muandj'a Moto est cuit, lorsqu'un peu d'huile apparaît sur les bords de la cocote.
• Epluchez les bananes plantains et faites les cuire dans de l'eau salée pendant 20 min
• Servez le Muandj'a Moto chaud avec les bananes

NB:Le titiri est un petit poisson (un peu comme la civelle) que l'on trouve à l'embouchure des rivières et exclusivement à une certaine période de l'année. Les titiris sont si petits que pour les pêcher, on utilise des filets très fins voire des moustiquaires. Ils sont cuits généralement frits ou à l'étouffé.

Trois jours après le premier quartier de lune, pendant deux à trois jours, les titiris remontent la rivière. Ces alevins de différentes espèces de poissons et de crustacés ne sont présents que de juin à décembre. Autant dire que les amateurs guettent les périodes favorables.
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